L’histoire du maître et de l’esclave

L’histoire du maître et de l’esclave

10/02/2012 par Lo

Aujourd’hui, on s’attaque à un nouveau concept, ou plutôt une construction dialectiqueComment ça je t’emmerde déjà avec mes mots compliqués ?

Toi qui panique

Arrête de paniquer comme ça, tu sais bien qu’avec moi, tout va bien se passer. Alors prend ton petit cachet d’aspirine et reprenons.


Je t'ai dit de prendre ton aspirine !

La  dialectique, c’est quoi en fait ?

Dans le mot dialectique on s’aperçoit qu’il y a la même base que dialecte - ça c’était pour le côté mnémotechnique du terme. Au cas ou tu le saurais pas, un dialecte c’est la déclinaison d’une langue, un peu comme le Ch’tis quoi. Bref, on s’égare là.

Quel navé ...

On dit que quelque chose fait partie de la dialectique à partir du moment où il y a une argumentation entre deux côtés opposés. Le but étant de dépasser ce stade de merde où par exemple deux mecs s’insultent - de manière argumentée - pour savoir qui a raison afin d’arriver au fameux moment où on produit une troisième manière de voir les choses afin de se réconcilier.

En gros, l’idée de base de la dialectique c’est la production de quelque chose, de son opposé, pour finir sur un compromis faisant théoriquement avancer les choses.

Toujours de manière argumentée

Par exemple, pour le bon vieux Platon, la dialectique c’était un processus dans lequel la pensée affirmée ou rejetée des arguments afin de s’approcher de la vérité. C’était donc un cheminement de la pensée dont le but ultime était de voir le vrai.

La vérité on la sait ... C'est qu'les blancs n'savent pas danser

Après il y a eu Hegel - tu sais ce bon vieux philosophe allemand du 18eme XVIIIe qui a écrit des livres aux noms super simples comme La Phénoménologie de l’Esprit par exemple – bas lui, il pensait pas tout à fait pareil.

Je ne crois pas non

Pour ce petit malinla dialectique c’est un mouvement de la pensée qui passe de l’affirmation à son contraire afin de réconcilier les deux sous forme de synthèse. Oui, tu a vu juste, exactement comme toi quand t’essaies de rédiger ta putain de dissertation à coup de thèseantithèse pour finir sur une synthèse sans intérêt; l’idée est globalement la même ici.

Toi qui écoute attentivement

Maintenant que tu sais - en gros - ce qu’est la dialectique, tu te demandes bien  je veux en venir. Et bien, figure-toi que je ne t’ai pas parlé de Hegel par hasard. Ce mec est le genre à s’être vachement enflammé à propos de tout ce que je viens de te raconter, et il nous a pompé un truc plutôt intéressant au final.

Hegel qui s'enflamme

La dialectique du maître et de l’esclave

Dans son fameux livre au nom imprononçable, il s’intéresse pas mal à l’Homme et son environnement. Il oppose entre autres l’idée du maître à celle de l’esclave, de façon dialectique; pour en tirer une réflexion derrière quoi.

Eliza Dushku (pour l'info)

Et là tu te dis « Qu’est-ce qu’il raconte ? Je pige déjà plus rien ». Et bien, définissons simplement ces deux termes.

Non s'il te plait ... Tu es trop aimable

Qu’est-ce qu’un maître ? C’est celui qui exerce une autorité, autrement dit une domination sur quelque chose. Et l’esclave dans tout ça ? C’est celui qui n’est pas libre, qui est en fait sous le pouvoir de quelque chose d’autre.

Tu remarqueras que ces concepts ne se dirigent pas forcément en direction de deux humains. On peut être maître de son destin, et esclave de notre société.

Un nounours sm ?

Donc dans l’idée de base qu’on se fait ça donne un truc comme « Le maître encule l’esclave et l’esclave se fait enculer par le maître ». Oui mais voilà, c’est plutôt binaire et simpliste comme réflexion,. Et tu sais bien au fond de toi que les choses ne sont pas si simples en philosophie.

Esprit binaire

Quand on y réfléchit, que fait le maître dans l’histoire ? Il domine l’esclave certes, mais son principal mode d’action est de lui faire faire des choses  »Va me chercher un jus de fruit, et plus vite que ça, sale bâtard »; en somme, le maître se détache du monde naturel, il en devient progressivement étranger; puisque ne touche à rien directement.

Tandis qu’à l’opposé, l’esclave continue à y être rattaché puisqu’il participe à la transformation de ce monde humain - notamment en allant presser ce putain de jus de fruit pour le servir à cette enflure. Qui dépend de qui ici ? Tu l’auras compris, le maître - étranger à son propre monde - est sous la tutelle de l’esclave qui agit pour lui. Il y a un véritable renversement de la situation.

Une sale vie en perspective ...

Sans l’esclave le maître n’est plus rien, c’est donc l’esclave le véritable maître.

Avec ce renversement de perspective, on peut aller plus loin dans cette réflexion; car la dialectique du maître et de l’esclave ne se réduit pas à un jus de fruit.

Dans l’absolu, celui qui est fierpuissant et qui n’a peur de rien est le maître. Car sa force, c’est d’ignorer le monde. Celui qui a peur, qui sait ce qui peut se passer, qui redoute les choses simples telles que la mort, c’est l’esclave; car sa faiblesse, c’est de regarder la réalité.

La mort touche tout le monde

Mais qui est le vrai maître ici ? Celui qui ignore son propre monde, reste seul en ignorant l’autre, ou celui qui se rend compte des choses et évolue avec elles ?

Et arrête de rien piger toi là !

Autrement dit, est-ce que c’est le PDG qui n’a le temps de rien faire à part donner des ordres à ses employés le maître ? Ou n’est-ce pas plutôt ses esclaves qui eux, ont tout le temps de toucher à la réalité et construire quelque chose de réel dans leur vie; éduquer leurs enfants, profiter de leur famille ou simplement jouir de l’achat de leur nouvelle voiture.

Joyeuse fête des pères

Tu l’auras compris, la dialectique du maître est de l’esclave, c’est l’idée d’un renversement dans ce que l’on croit et ce qui est effectivement, et on peut l’appliquer à beaucoup de choses; elle est une réflexion philosophique sur ce qui nous définit dans ce monde.

Ce qui me définit ?

Mais sache que nous sommes tous tour à tour maîtres et esclaves; le pire serait de n’être que l’un ou l’autre, car vivre une existence de servitude complète c’est au moins aussi terrible que de vivre en ignorant le monde qui nous entoure.

Savoir profiter du monde qui nous entoure ...

Insulte nous publiquement

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Insulte nous sans trace