J’étais là en train de regarder une émission quand ça s’est mis à mélanger présentation de tweets et journalisme. Comme un déclic, j’ai eu envie d’en parler.
Tu connais pas Twitter ? Pour faire simple, c’est le réseau hipster par excellence. Développé en 2 semaines par un mec qui visiblement connaissait les bonnes personnes, d’un coup de baguette magique c’était le buzz. Aujourd’hui, c’est l’un des réseaux les plus connus avec Facebook.
Quand quelqu’un ne connait pas Twitter, il ne comprend pas l’intérêt quand on lui montre et ce n’est qu’après un temps d’adaptation qu’il commence à piger. Un réseau tellement génial et évident qu’on doit en prouver l’intérêt.
Concrètement, ça consiste en quoi ?
Twitter c’est assez simple. Tu t’ouvres un compte, place ton petit avatar puis tu peux suivre des gens. Comme tout le monde, tu te mets à suivre des suggestions ou des mecs au pif. En général des artistes trop profonds comme Justin Bieber ou Rihanna.
Une fois que tu suis les gens qui t’intéressent, supposons des journalistes et autre leadership intéressant, tu peux lire le flux et voir ce qu’ils racontent. Le coup de génie Twitter c’est d’avoir limité les tweets à 140 caractères maximum.
À ce qu’il paraît, ça permet d’aller directement à l’essentiel, à l’information pure. Le problème c’est que dans la réalité, ça permet tout juste de faire une phrase concise, construire une opinion argumentée est impossible, tu ne fais que relayer des fragments d’idées. On parle de microblogging …
C’est un peu comme si dans la vie réelle tu approchais des gens et ne pouvais que leur donner un bout de phrase, certains répondraient par un bout de phrase aussi, et d’autres t’ignoreraient (en particulier les mecs un peu connu). Ensuite tu repartirais comme si de rien n’était croyant que tu as construit quelque chose.
Pour la plupart des professionnels, Twitter n’est qu’un point de relais qui permet de récupérer une audience sur un autre support, comme leur site, ou le site d’un autre pour montrer qu’ils sont dans le move. Non, ce n’est en rien un réseau où on peut débattre gaiement, c’est juste un endroit où il faut réussir à trouver le meilleur titre pour faire cliquer les gens sur ses liens. Un peu comme BoringDay.
Au final, c’est un Reddit, en moins pratique et plutôt confus ; les stars à deux balles en plus.
Le gros problème de Twitter
Tu as réussi ton premier tweet ? Ne t’inquiète pas, personne ne le lira, il sera englouti dans la masse et ce que tu viens de faire n’a servi à rien.
Il y a un gros problème avec Twitter. Tu as d’un côté les gens célèbres et suivis qui dès qu’ils envoient un #loltropbien sont relayés 40 000 fois et mis en avant par le site comme s’ils venaient de révéler le secret de l’univers, et tu as l’énorme masse de gens qui quand elle parle, quoi qu’elle dise, est totalement ignorée. Sauf que tu t’es surtout inscrit sur ce « réseau social » pour t’exprimer et pouvoir communiquer avec des gens.
C’est aussi ça qui fait tout le côté hipster de Twitter, le fait d’être déjà quelqu’un ou de batailler pour exister. Pour être lu sur Twitter, il faut être suivi. Pour être suivi, tu dois suivre des gens et espérer qu’ils follow-back et on se retrouve au final face à un réseau où les gens suivent d’autres gens histoire d’avoir des gens qui les suivent. Un putain de réseau d’abrutis qui passent leur temps à suivre pour être suivi au lieu de lire ce qui s’affiche dans leur flux.
Tu es fatigué de suivre des gens pour augmenter tes followers ? Bienvenue dans le monde de l’informatique où tout peut être automatisé. On touche un autre point sensible, celui des robots.
Tu crois que sur Twitter ce sont de vrais gens qui parlent ? Détrompe-toi, la moitié sont des robots préprogrammés et il suffit de follow quelques personnes au pif pour s’en rendre compte. Tu viens de suivre une 100ene de mecs d’un coup et te retrouves floodé par des messages privés ? Des gens t’ont follow-back immédiatement ? Sache que tout ça, c’est du faux.
Il suffit de voir les profils qui ont parfois des 100ene de milliers de followers et qui te lâchent 1 tweet à la minute pour s’en rendre compte. Ils ont en fait souvent acheté des sortes de « packs » de tweets et ils transmettent le tout progressivement via des logiciels. On te donne l’impression de participer à quelque chose de réel alors que ce n’est que des bots qui interagissent avec toi, ou même qui tweet ; plutôt triste comme réseau au final.
Après, je ne dis pas que les autres réseaux sont vides de bots, mais celui-ci en est particulièrement propice et rempli.
La focalisation bancale, les hashtags (#)
Tu as envie de capter un sujet chaud ? Alors utilise les hashtags. Encore une idée géniale qui permet de se centrer sur des mots clés pour savoir ce qui se passe dans une thématique précise.
Sauf que les hashtags, c’est libre et au final tu te retrouves à ne pas savoir quoi foutre quand tu publies ou cherche quelque chose. Tu dois faire l’effort de te tenir au courant au jour le jour des hashtags à préférer afin d’être vu ou de lire. C’est juste lourd.
Pire encore, la vue des tendances journalières qui sont soit incompréhensibles, soit sans intérêt.
Mais alors, pourquoi ça marche ?
Comme je l’ai dit plus haut, Twitter n’a techniquement rien d’extraordinaire, et fait circuler l’information de manière beaucoup plus chaotique que d’autres services. Moi, j’imagine ce réseau comme un gros tchat public où les gens parlent sans vraiment s’adresser la parole.
Cela marche pour une raison simple : des gens connus se sont pointés dessus dès le départ. Cette impression de simplicité à véhiculer ses idées a incité la populace à le rejoindre aussi. Cela a entraîné une réaction en chaîne et les web-marketer ne peuvent aujourd’hui plus s’en passer.
Dans la réalité, Twitter est un réseau rempli de bots et de mecs qui suivent pour se faire suivre et ne pensent qu’à l’auto-promotion de soi. Au final, ce n’est pas Twitter que je n’aime pas, c’est cette tendance qu’a l’humanité de se branler sur elle-même dès qu’elle en a l’occasion.